Entreprendre sa vie : 3 techniques simples pour faire le prochain pas

  • 18 Février 2016
  • Aucun commentaire
S’il est fort injuste que l’égalité n’existe pas en ce monde, certaines réussites nous montrent que les chances de départ ne déterminent pas forcément le succès ultérieur. Plus jeune, quand je récoltais les fruits de mes erreurs – privées ou professionnelles, j’avais tendance à me poser en victime du destin. Ma mère m’a souvent taquinée, me décrivant comme une héroïne de Zola (un pastiche !), tant l’interprétation de mon enfance et du climat politique ambiant servaient à justifier tous mes échecs, tous mes manquements. J’accusais (pêle-mêle) : la guerre en Irak, la famine dans le monde, mes parents, la crise économique, l’hypocrisie bourgeoise… bref… une reine de la tragédie. Mais aujourd’hui heureusement, l’âge et l’expérience aidant, j’ai laissé tomber ce vieux rôle épuisant pour endosser celui qui sied mieux à mes responsabilités actuelles : entrepreneur de ma vie, à 100% responsable. Fini les lamentations ! Dès lors, un tout autre genre d’histoires me fascine davantage… comme celle-ci, par exemple : Rien ne prédisposait Kōnosuke Matsushita à la destinée phénoménale qui allait le conduire à être un jour surnommé au Japon « le Dieu de la gestion ». Son enfance, plus que précaire suite aux mauvais investissements de son père, est marquée par la perte de 3 frères et sœurs aînés suite à des maladies infectieuses (tandis que sa propre santé déclinait dans des conditions sanitaires désastreuses), et l’arrêt de sa scolarité à 9 ans, faute de moyens. De petit boulot en petit boulot, il se caractérise par sa soif d’apprendre, se passionne pour les nouvelles potentialités électriques de l’époque et devient en 1917, à seulement 22 ans et sans aucune qualification académique, inspecteur électrique. Le jeune Kōnosuke est curieux, passionné, audacieux… et tenace. Mais lorsqu’il met au point un prototype de nouvelle douille qui laisse son patron sceptique, il est passablement déçu. Loin de se décourager, cette déception va l’inciter à créer sa propre affaire, avec une mise de quelque cent yens à peine, pour les outils de base. D’échecs (voire mise en faillite) en rebondissements et sauvetages, il parvient à réorganiser son entreprise sous Matsushita Electric Housewares Manufacturing Works, qui va acquérir une réputation internationale de qualité pour ses produits, notamment pour l'invention d'une lampe de bicyclette à piles. Nous sommes en mars 1918... L’ancêtre de Panasonic et de Technics est né, l'un des piliers du miracle économique japonais ! Après son retrait en tant qu'industriel en 1973, Matsushita se concentre sur le développement et l'explicitation de sa philosophie sociale et commerciale. Il écrit 44 ouvrages. Son livre de référence, Ouvrir le chemin, s'est vendu à plus de quatre millions et demi d'exemplaires. Novateur, gestionnaire concerné par les dimensions éthiques du développement sociétal, capable de s’adapter aux évolutions en mouvement continu pendant plus de 80 ans, Kōnosuke Matsushita a laissé derrière lui, en décédant en 1989 à l'âge de 94 ans, une entreprise avec 42 milliards de dollars de chiffres d'affaires. J’adore cette histoire. (Et pas pour le capital ! ;) Non seulement, elle nous démontre que même si les fées se sont détournées du berceau et n’ont pas donné au nouveau-né ses chances de départ dans la vie, par la curiosité, l’envie d’apprendre et d’évoluer, en cultivant l’audace de croire en soi, même une personne a priori défavorisée peut créer son univers. Kōnosuke Matsushita s’est réalisé dans le monde des affaires, et son exemple peut nous inspirer dans n’importe quelle dimension de notre vie. Il tellement plus facile de se lamenter sur son sort et se complaire en victime dans les écueils de sa vie. Mais rebondir… quel enrichissement ! L’empire de Kōnosuke Matsushita ne s’est pas construit en un jour, mais petit pas par petit pas, dans un esprit Kaizen avant-gardiste. Il n’a pas eu peur d’innover, de se confronter, de se relever à chaque fois que cela fut nécessaire. Et, sans chercher absolument à se mesurer à une entreprise aussi exceptionnelle, chacun de nous peut suivre ce type de chemin au quotidien, dans l’élan de ses aspirations ! Car l’audace (et avant tout celle de croire que l’on peut façonner son destin) est comme un muscle : plus on s’en sert, plus elle se développe. Tout comme notre cerveau, qui a la magnifique propriété d’être « neuroplastique », elle nous permet, tout au long de notre vie, d’évoluer. En la pratiquant, nous la développons, la cultivons et la renforçons ; tout comme notre confiance en nous. C’est un cercle vertueux, qui commence par adopter le bon état d’esprit. En prenant des risques assez grands pour sortir de notre zone de confort, mais assez limités pour ne pas compromettre notre intégrité et celle des nôtres, que risquons-nous réellement ?
  • De gagner ? Tant mieux !
  • De perdre ? Une occasion d’apprendre et de rebondir !
A condition, bien sûr, de choisir de prendre la responsabilité de sa vie en mains et de ne pas se laisser envahir par la fatalité !

« Je ne suis pas une victime. » 

(De mon patron, du grand capital, de ma mère, mon mec, mes enfants….)

3 techniques simples pour faire le prochain pas sur le chemin de votre vie. (A écrire de préférence à la main dans un journal). Choisissez une dimension spécifique que vous souhaitez investiguer (personnelle, familiale, professionnelle…)
  • Faites le point: quand avez-vous « buté » pour la dernière fois : réprimé l’expression d’un point de vue, dénigré ce que vous ressentiez profondément, refoulé une impulsion positive, une intuition ? Quel effet cela a-t-il produit en vous ? Comment auriez-vous pu vous comporter autrement et qu’aimeriez-vous faire évoluer si ce même type de situation se reproduisait pour y répondre de manière plus adaptée ? Quels sont vos limites, vos freins ?
  • Imaginez/planifiez : Qu’aimeriez-vous changer pour pouvoir évoluer ? (Cela pourrait-être : changer d’état d’esprit, vous affranchir de certaines addictions, mettre fin à vos ruminations mentales pour adopter une réflexion constructive, choisir de pimenter votre vie d’audace,….). Et quelles techniques vous aideraient-elles à intégrer ces nouveaux comportements (La méditation, les power poses, les petits pas, le Kaizen, l'effet cumulé…?). Quelles stratégies allez-vous mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs ?
  • Projetez : Comment aimeriez-vous vous confronter aux difficultés réelles et supposées qui se présentent à vous et quels comportements aimeriez-vous renforcer/développer pour y faire face en confiance ?
Un premier pas commence par une intention. Plus claires sont ces intentions, plus les pas deviennent fluides et prêts à rebondir ! Bonne introspection & bonnes entreprises,   Nathalie