Manque de courage aujourd'hui ? En voici une bonne dose !

Aujourd’hui, on nous invite à être de plus en plus performants.  Ce culte du courage et de la performance est devenu la norme et ceux qui ne la respectent pas sont mis hors jeu. Le courage fait partie des injonctions à gérer sa vie de manière optimale : il faudrait gérer sa vie, comme un patron son entreprise.

Manager sa vie comme un chef d’entreprise

Il “faut” être courageux, il “faut” être persévérant, il “faut” être heureux, il “faut” faire  ceci cela...

Il faut, il faut, il faut... comme s’il fallait toujours être au top. Mais au top de quoi ? Pourquoi devrions-nous suivre cette norme érigée en diktat ? Et en quoi serait-ce courageux ? Ces injonctions nous font oublier le sens profond des vertus que sont le courage, la persévérance, la sagesse. Elles nous mettent en position de culpabilité et pas de responsabilité. Celui qui ne se lève pas tôt, par exemple, sera considéré comme un “looser”. Le courage n’est-il pas autre chose que gérer sa vie comme la société voudrait qu’on la gère ? Et, au fond, qu’est-ce que c’est exactement que le courage ?

Regarde dans ton assiette

Quand on pense au courage, on l’associe généralement au super héros, à celle ou celui qui prend des risques spectaculaires pour sauver les autres. Ou alors nous pensons à ces gens dont la vie, vue du dehors, semble hors de portée. “Ces chefs d’entreprises” dont on parlait plus haut, dont le parcours semble sans accroc, combinant vie de famille, sport, job de rêve, prise de parole en public brillante, écriture de livres, enseignement à l’université… Ces femmes et ces hommes qui, en plus de cela, comme pour nous narguer, se passionnent pour le Qi Gong et la médecine chinoise, et s’engagent avec succès dans la protection des animaux en voie de disparition au Pôle Nord. Il y a du vrai là-dedans : ces personnes se montrent sans doute très courageuses et braves. Et ce n’est pas un mal de prendre parfois exemple sur des vies admirables. Cependant nous ne cesserons jamais assez de le dire : chacun est différent. Et chacun mène son combat comme il le peut, avec les atouts dont il dispose. La comparaison est néfaste pour la santé de votre courage ! La meilleure des inspirations est celle qui vient de votre histoire à vous.

Passer à l’action mais pas forcément comme Spiderman ou Xena la guerrière

Nous avons tous un jour fait preuve de courage. Hier par exemple j’ai réussi à aller courir à 6h du mat pendant 15 minutes. Un exploit (pour moi) ! Plus sérieusement, le fait de me lever m’a demandé un effort, une impulsion. Le courage c’est cela. C’est un mouvement, un changement dans notre quotidien, qui nous demande un investissement réel en volonté, en énergie, en résistance aux habitudes. C’est vrai, quand on réfléchit à l'origine d'un acte courageux, il se passe comme une petite révolution. Un sursaut. Il y a quelque chose... comme un détonateur. Une situation ne nous convient plus et là se met en route la machine du courage. Grâce à lui, nous passons de l’état passif à l’état actif et, par ce mouvement, nous nous accomplissons, nous nous engageons, nous vivons ! Rappelez-vous d’un jour où vous avez fait preuve de courage. Car, évidemment, chacun de nous fait preuve, au cours de sa vie, d’instants de courage.  Quel a été le déclencheur de votre mouvement ? Comment avez-vous réussi à vous décrocher de vos séries et vaillamment sortir de votre canapé pour passer à l’action ????  

Le courage c’est comme le vélo ou une langue étrangère : ça se pratique

Le courage est une vertu. Aristote parle d'une vertu morale, une disposition qui s’exerce. Ces vertus ne sont pas innées mais, comme il nous le dit dans son Ethique à Nicomaque : « nous sommes prédisposés à les acquérir, à condition de les perfectionner par l’habitude ». Aristote situe le courage à mi-chemin entre la lâcheté et la témérité. Manque de courage, et on fuit ses responsabilités. Excès de courage, et on refuse de considérer le danger avec lucidité, clairvoyance. On prend des risques de manière insensée (sans les évaluer sérieusement).

Pas un courage mais “des courages”

Dans son livre “Vivre content”, Jean-Louis Servan Schreiber précise qu’il n’y a pas un, mais des courages : différentes formes de courages, propres à chacun. Et il nous rappelle que c’est à nous de les acquérir, de les développer et de les entretenir. Certains courages sont spectaculaires. D’autres, plus quotidiens, peuvent sembler moins méritant. Ils n’en ont, pour autant, pas moins de valeur. Au contraire peut-être, car ceux-là ne recherchent pas les honneurs. Et personne ne nous impose de devenir un super-héros. Ou alors peut-être le héros de notre vie et de celle des personnes qui nous sont chères.

"Je crois que la vulnérabilité - cette volonté d'être "complètement soi", même quand on sait que cela peut impliquer d’échouer ou de heurter - est synonyme de courage."

Allez, pour finir, je vous propose un mot d’encouragement, une parole qui me fait du bien et m’incite à me dépasser. Elle nous vient de Brené  Brown, vous vous souvenez, cette chercheuse qui nous montre que notre vulnérabilité est une force : “Le courage c’est contagieux. Chaque fois que nous choisissons le courage, nous rendons notre entourage un peu meilleur et le monde un peu plus courageux”. On s’y met tous ensemble ? Allez... courage ! Bonne semaine.  

Victoria

 

Crédit photo :  Muhd Asyraaf - Unsplash