Force et courage : deux vertus clés pour une vie plus épanouie

  • 21 Juin 2016
  • 1 commentaire
Il y a trois semaines, j’ai proposé et relevé moi-même un défi chez DareDo : 21 jours sans se plaindre (auquel j’ai ajouté pour ma part : sans m’énerver, médire ou râler). 21 jours plus tard, le temps est venu de faire le point. Et je le confesse sans fard : après 15 jours idylliques sans effort particulier, un blocage dans la nuque m’a remise face à une certaine réalité : il est plus facile d’être zen sans (trop de) soucis ou douleur. Et là, ça coince au propre comme au figuré, car je ne supporte pas la souffrance. A cela se sont ajoutés : le stress des examens des enfants, la démission du stagiaire marketing en qui j’avais mis trop d’espoirs, et l’avalanche de factures avant l’été. Face à la déperdition des qualités de mon dialogue intérieure, j’ai donc mis mon challenge en sourdine le temps d’y voir plus clair et de méditer sur les dangers et améliorations à apporter en vue de mon « take two : la reprise ». Car l’adversité ne vient jamais seule. A l’heure où j’écris ces lignes, me voici au chevet de ma bien-aimée grand-mère qui vit ses derniers jours. Voilà pourquoi j’ai décidé ce matin de reprendre mon défi à zéro, dans des conditions pour le moins difficiles et douloureuses. Mais le challenge ne serait-il pas justement de faire face à l’adversité ? Et peut-il y avoir courage sans épreuve ?

« Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l'est pas. » Jules Renard

Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas ici à attirer votre empathie ou votre compassion. Non, bien résolument, je ne me plaindrai pas ! Car chacun de nous est confronté aux difficultés et épreuves du quotidien. Si vous avez comme moi passé la barre des 40 ans, vous avez vous aussi compris que, plus le temps avance, plus chacun de nous fera individuellement face, dans une même humanité commune, à la douleur de la perte. Ce qui motive aujourd’hui mon choix de reprendre mon défi et de continuer à écrire malgré les circonstances, c’est précisément la nature même de ma grand-mère, qui force toute mon admiration.

« C’est dur de vieillir, bouboule, mais c’est mieux que d’être mort »

Dix ans de dialyse n’ont pu rompre ce roseau frêle d’apparence, dont chaque partie du corps a été malmenée, triturée, blessée, atrophiée. De toute son exceptionnelle vigueur, elle  a célébré pendant 85 ans jusqu’aux détails les plus anodins de l’existence : une petite plante qui perce les pavés pour gagner son droit à la vie, des bourgeons sur une orchidée déplumée depuis des mois mais qu’elle persévérait à abreuver, la beauté d’un trait de lumière sur une façade ou la vigueur d’un arbre,… Granny a toujours aimé la vie pour la vie. S’il est certes prématuré aujourd’hui de rendre hommage à cet être précieux, il n’a jamais été assez tôt pour célébrer les louanges de cette femme admirable qui a mené bien des combats sans jamais perdre son élégance et sa force de caractère : libre, anticonventionnelle, aventureuse et intègre. Son corps avait pris 10.000 coups qu’elle se relevait encore, fière et déterminée. En ce moment même, elle manipule ses tartines avec la satisfaction de chaque petit geste accompli par des mains en peine de force et de coordination. Respect total. Aristote a écrit : « Les gens vraiment courageux n’agissent jamais que par la beauté de l’acte courageux ». Cette beauté ici n’est pas esthétique mais éthique, motivée par une valeur que l’on estime plus importante que l’intérêt personnel. Et c’est dans les moments tragiques et douloureux que, plus que jamais, il nous est proposé de nous dépasser pour tendre vers cette beauté sublimement éthique dont rayonnent les personnes les plus courageuses. Où que tu sois quand je posterai ce texte, ma chère Granny, merci de m’avoir transmis la force et l’inspiration de ton courage, et la légèreté de ton état d’esprit, toujours prêt à célébrer les petites et grandes joies de l’existence.

« Pour tout homme, il y a ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas supporter : qu’il rencontre ou non, avant de mourir, ce qui va le briser, c’est affaire de chance au moins autant que de mérite. Les héros le savent bien quand ils sont lucides : c’est ce qui les rend humbles, vis-à-vis d’eux-mêmes, et miséricordieux, vis-à-vis des autres. Toutes les vertus se tiennent, et toutes tiennent au courage. » André Comte-Sponville

  Trois points d’ancrage pour reprendre son challenge et se donner un maximum de chances de réussir quelle que soit l’adversité :
  • Prendre de l’altitude face aux tracasseries et souffrances de l’existence, respirer. La méditation est une excellente façon pour retrouver son ancrage et relativiser.
  • Considérer chaque difficulté et chaque épreuve comme une possibilité d’apprendre et de grandir. Cultiver un bon état d’esprit et accepter la vie telle qu’elle est, en y puisant surtout ce qui nous met en joie.
  • Pratiquer la gratitude, qui nous permet de rester attentifs aux bienfaits que la vie nous accorde.
Enfin, voici une bonne dose d’inspiration et de motivation. Dans l’interview qu’il nous a accordée, Thierry Saussez célèbre brillamment le courage et l’audace de vivre pleinement. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur.   Nathalie